Mixité sociale dans l'enseignement catholique

Retraite des professeurs de l'enseignement privé
Robindubois
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Mixité sociale dans l'enseignement catholique

Message non lu par Robindubois »

L'école privée est en danger, le ministre de l'éducation nationale Pap Ndiaye considère que l'enseignement privé catholique est favorisé. Il écrit (cf. le FIGARO) que les parents de ce dernier sont des familles aisées et qu'ils peuvent faire donner des cours particuliers. Phllippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique ne souhaite pas que la guerre entre les 2 enseignements se reproduise commes sous le Président Mitterand qui avait dans ses promesses de campagne (1981) la nationalisation de l'enseignement privé portée par A.Savary, mais vu l'ampleur de la manifestation de Versailles en 1984 (1 million de personnes.
Je vous conseille de lire les articles dans GOOGLE.
Robindubois.
PS : les enfants du ministre sont dans le privé.
Laurent60
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Re: Mixité sociale dans l'enseignement catholique

Message non lu par Laurent60 »

Robindubois a écrit : lun. 01 mai 2023 12:42 L'école privée est en danger, le ministre de l'éducation nationale Pap Ndiaye considère que l'enseignement privé catholique est favorisé. Il écrit (cf. le FIGARO) que les parents de ce dernier sont des familles aisées et qu'ils peuvent faire donner des cours particuliers. Phllippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement catholique ne souhaite pas que la guerre entre les 2 enseignements se reproduise commes sous le Président Mitterand qui avait dans ses promesses de campagne (1981) la nationalisation de l'enseignement privé portée par A.Savary, mais vu l'ampleur de la manifestation de Versailles en 1984 (1 million de personnes.
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Robindubois.
PS : les enfants du ministre sont dans le privé.
Bonjour,


On ne cesse de parler de la "mixité sociale en milieu scolaire", mais on ne précise pas "pour quoi". En fait, ce serait une sorte de principe génial qu'on n'aurait même pas à justifier. La mixité a un intérêt car elle permet de tirer vers le haut les élèves. Mais, ça, c'est en principe : je ne suis pas certain que TOUTE mixité sociale ait cet effet.

Premièrement, il y a des questions de proportions. Oui, effectivement, vous pouvez prendre des élèves venant de milieux défavorisés, les mettre dans des établissements avec un autre publique, et cela va les tirer vers le haut. Cela va fonctionner parce que d'un seul coup ils vont devenir l'anomalie et non la norme. J'ai travaillé en REP+ avant d'être enseignant dansle privé : la plupart des élèves ne font quasiment jamais attention; ils sont éberlués face aux 2-3 qui écoutent tout simplement et qui passent pour de véritables génies car ils sont capables de donner la réponse à une question à laquelle je venais de donner la réponse.

Si la mixité ne fonctionne pas, c'est que les parents les plus privilégiés la contournent car ils savent très bien que dans certains établissements, leurs enfants auront de mauvais modèles. Et quand je parle de "mauvais modèles", ce n'est pas que je criminalise les milieux défavorisés; je parle de normes concernant l'écoute, le travail, le vocabulaire, les activités personnelles, etc. Une norme est une question de proportion; elle renvoie à une majorité. En France, nous parlons d'une mixité abstraite, tout simplement parce que nous n'avons pas le courage de dire et d'assumer le fait que, de façon générale, les élèves des CSP+ ont de meilleures normes que ceux des CSP-. Du coup, on en parle, mais sans trop en parler.


Deuxièmement, admettre le point sur lequel je viens de conclure, c'est reconnaître que, non, tout n'est pas pareil, toute culture n'est pas équivalente, Booba n'est pas Mozart, Hanouna n'est pas Bergman, One Piece n'est pas Steinbeck. C'est revenir vers un modèle exigeant de l'école et abandonner une certaine bienveillance qui est nauséabonde. Lorsqu'on ferme les yeux au prétexte de la bienveillance sur la fainéantise des élèves (et c'est bien normal, quand on est enfant, de préférer jouer au Lego que d'apprendre sa carte administrative de la France), on favorise ces écarts entre milieux sociaux. Lorsque, en REP ou REP+, on multiplie les sorties (pour leur faire découvrir des choses) et les activités diverses et variées, qui sont chronophages et alors qu'on sait très bien qu'une immense partie de nos élèves ont une attitude passive intellectuellement face à cela, on verse dans la condescendance. Mais parler de la mixité sociale permet habilement de ne pas aborder ce point, puisque le problème n'est pas le fait que nous soyons face à des écoles différentes en fonction des milieux sociaux, mais simplement de mélanger les élèves. Sur ce point, j’enjoins quiconque voudrait me soutenir le contraire à venir étudier de façon approfondie le fonctionnement d'une école et de chaque classe dans une REP+ du 93 et de le comparer avec celui d'une école en zone rurale et d'une autre en zone urbaine favorisée : non, les pratiques ne sont pas les mêmes; le soutenir relève du mensonge.

Enfin, et troisièmement, cette question de l'exigence scolaire qui permettrait aussi de tirer vers le haut des élèves de milieu défavorisé (mais on lui préfère la mixité) est d'autant moins traitée qu'elle impliquerait également une exigence concernant les comportements. Cela signifierait un bouleversement de notre système. Que faire des élèves très perturbateurs? Que faire face aux parents qui ne se lèvent pas le matin pour accompagner leur enfant à l'école? Que faire face aux parents qui multiplient l'absentéisme de leurs enfants à coup de vacances anticipées ou prolongées et de rendez-vous divers et variés (administratifs, médicaux, etc.)? Que faire face aux parents qui laissent leurs enfants se coucher beaucoup trop tard, leur laissent des temps d'écran largement trop long, ne discutent même pas ou quasiment pas avec leurs enfants, etc? Parce qu'au-delà de la question scolaire, il y a aussi la question sociale et éducative, ce qui implique l'ASE et les éducateurs.

En réalité, on brandit la mixité sociale, car cela permet de ne pas aborder tout ces points. Et c'est d'autant plus pratique qu'on ne pourra pas y faire grand chose : il est évident que les établissements scolaires doivent être le plus prés possible du domicile et que les lieux de résidence sont marqués socialement. Il est donc évident qu'on ne pourra résoudre ce problème qu'à la marge. Parler de la mixité sociale en milieu scolaire est juste le symptôme de la lâcheté des "experts" éducatifs qui refusent d'aborder le reste de ces points.
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